XV. Miroirs
- Titre
- XV. Miroirs
- Type
- Actes du colloque
- Créateur
- Association des Entretiens de la Garenne Lemot
- Date
- Publication des Actes : 2011
- Description
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"A partir de 2008, Jackie Pigeaud nous a invités à réfléchir plus systématiquement à quatre types d’outils que nous utilisons plus ou moins spontanément et qui sont des modes très efficaces à la fois de connaissance et de création : la réflexion spéculaire, le travail sur la limite, l’instauration d’un rythme, le retour à l’origine. Prendre conscience de la nécessité de manier ces outils, c’est aussi sentir la nécessité où se trouve la pensée de partir de combinaisons de forces plutôt que de forces isolées. Ainsi fait-on du miroir une entité rigide, si on ne pense pas à la diversité des images spéculaires qu’il fournit, aux changements d’angle, de dimension, d’éclairage qu’il permet. La limite, aussi, se découvre d’une complexité fascinante, visible ou invisible, réelle ou imaginaire, objet de croyance ou imposition forcée. Tout se dialectise, si, loin de se précipiter vers un faire aveugle, on se soucie de ce qui nous meut, de la véritable provenance. "
| Baldine Saint Girons, "Savoir et création", XXIIIe Entretiens de la Garenne Lemot, Rennes, PUR, 2022, p.167.
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Les vingt-deux études publiées ici explorent, chacune à leur manière et sur un objet singulier, l’ambiguïté des miroirs : à la fois leur dimension critique et leur puissance de fascination ; à la fois la vertu de leur éclat ou de leurs images et la perversion de leurs reflets ou de leurs simulacres. De l’antiquité à l’époque contemporaine et dans tous les champs du savoir comme des pratiques, les miroirs sont des instruments de connaissances et de rêves ; de vérité, de beauté et d’illusion ; de splendeur et d’obscurité.
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Extrait de la 4ème de couverture _ Presses Universitaires de Rennes (PUR)
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"Les Miroirs, nous rappelle Jackie Pigeaud dans son "Ouverture", ne sont pas seulement centraux pour la connaissance de soi : ils en sont l’instrument, dans la mesure même où ils introduisent une scission qui permet la comparaison. Si Tirésias avait prédit que Narcisse n’atteindrait la vieillesse que s’il ne se connaissait pas (si se non noverit), on pourrait dire que Narcisse meurt pour ne pas être parvenu à se connaître : « Le miroir ne fonctionne pas pour Narcisse », écrit, en effet, Jackie Pigeaud. Anticipant les "Entretiens sur La connaissance de soi", il soutient ainsi paradoxalement que « le miroir est plus fort que l’art » et qu’il en est le modèle absolu ; et il s’appuie, sous cette incidence, sur Pline, Sénèque, Galien.
L’article de Jackie Pigeaud qui fait suite à cette « Ouverture » examine les rapports cruciaux entre reflet, trace et œuvre d’art. Poursuivant la réflexion qu’il avait commencé lors des "Entretiens sur la couleur" avec l’œuvre de Matisse, dans laquelle un torse en plâtre trouve son image inversée et complétée comme par « une proposition de vie » dans un tableau à l’intérieur du tableau, il s’interroge sur la fascination qu’exerce la figure du Christ inversée et imprégnée de son sang dans ce véritable miroir textile que constitue le Saint Suaire de Turin. Considérons donc la "Sacra Sindone" comme une œuvre d’art.
Et, pour ne pas nous perdre dans le dédale des textes, prenons pour fil conducteur l’'ekphrasis', la description du Saint Suaire menée par Alfonso Paleotto, publiée à Bologne en 1598. Le Christ lui-même est peintre et réalise une œuvre d’art : en s’auto-présentant, en peignant sa personne en miroir avec son propre sang, il imprime sa figure sur le suaire pour que nous puissions recevoir les stigmates de sa Passion sur nos corps. L’impression reprend alors son sens fort et devient « créatrice d’images », tout comme la 'phantasia' chez Longin."
| Baldine Saint Girons, "Savoir et création", XXIIIe Entretiens de la Garenne Lemot, Rennes, PUR, 2022, p.168"| - Format
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- 397 pages
- 23 interventions
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- Jackie Pigeaud, Membre honoraire de l’Institut Universitaire de France, Université de Nantes (latin, histoire de la médecine) « Ouverture : Le miroir, la conscience et la connaissance de soi », p. 13-20.
- Baldine Saint Girons, Institut Universitaire de France, Université de Paris X-Nanterre (philosophie), « Un miroir spéculatif : Le frontispice de La "Science nouvelle" de Vico », p. 21-38.
- Françoise Graziani, Université de Paris VIII (littérature comparée), « Le miroir de la sagesse », p.39-53.
- Jackie Pigeaud, Membre honoraire de l’Institut Universitaire de France, Université de Nantes (latin, histoire de la médecine) : « Le miroir de Dieu. Étude sur la description du Saint Suaire par Alfonso Paleotto, 1599 », p. 55-65.
- Yves Hersant, EHESS, Paris (philosophie de la Renaissance) : « Miroirs magiques », p. 67-75.
- Jean Dhombres, EHESS, Centre Koyré, Paris (histoire des mathématiques) : « 'Mirum non est mirum', La gauche et la droite au miroir des mathématiques », p. 77-106.
- Brenno Boccadoro, Université de Genève (musicologie) : « Visions de l’âme, miroirs et harmonie dans le "Tractatus de Configurationibus qualitatuum et motuum" de Nicole Oresme », p. 107-134.
- Chakè Matossian, Académie royale des Beaux-Arts - Ecole supérieure des Arts, Bruxelles (philosophie) : « L'œuvre miroir : les verrues du tyran », p. 135-146.
- Yvon Le Gall, Université de Nantes (droit) : « Salomon, miroir des princes ? », p. 147-191.
- Frédéric Le Blay, Université de Nantes (latin) : « Miroirs philosophiques : vertus et perversions du reflet de soi », p. 193-203.
- Etienne Wolff, Université de Paris X-Nanterre (latin) : « Quelques réflexions sur les miroirs dans la Rome antique et le Moyen Age latin », p. 205-214.
- François Clément, Université de Nantes (arabe) : « Jeux de miroirs : quelques variations autour du mot arabe mir'ât », p. 215-227.
- Arnaud Maillet, Université de Paris-Sorbonne (histoire de l’art) : « Le miroir d’encre. Images visuelles, images mentales, images littéraires », p. 229-261.
- Didier Laroque, Ecole d’Architecture de Paris Val de Seine (EAPVS) : « Les miroirs de la Villa Palagonia », p. 263-271.
- Philippe Heuzé, Université de Paris III Sorbonne Nouvelle (latin) : « Au miroir profond des chants amébées. La création spéculaire dans les "Bucoliques" », p. 273-279.
- Alain Michel, Membre de l’Institut, professeur émérite de l’Université de Paris IV – Sorbonne (latin) et Arlette Michel, professeur émérite de l'université Paris IV-Sorbonne (français) : « Le miroir, le rhétorique et l’absolu, p. 281-287.
- Giovanni Lombardo, Université de Messine, Italie (philosophie) : « Narcisse au miroir de la traduction. Exercice isométrique sur les "Fragments du Narcisse" de Paul Valéry », p. 289-299.
- Pierre-Louis Reymond, Professeur de classes préparatoires au Lycée Clémenceau, Nantes (arabe) : « Les miroirs de Taha Hussein, romancier et essayiste égyptien, réflexions sur la société de son temps », p. 301-307.
- Jocelyne Aubé-Bourligueux, Université de Nantes (espagnol) : « Des reflets de Ana Maria et Savador Dali dans l’écriture en miroir de la « beauté terrifiante » chez Federico Garcia Lorca », p. 309-347.
- Céline Flécheux, Université de Paris VII (histoire de l’art) : « Miroirs et perspective », p. 349-359.
- Clélia Nau, Université de Paris VII (philosophie) : « Miroirs d'eau. Réflexions à partir des "Still Water" de Roni Horn », p. 361-374.
- Filippo Fimiani, Université de Salerno, Italie (philosophie) : « Miroirs incarnés, des images aux affects, et retour », p. 375-388.
- Peter Briggs, sculpteur (Tours) : présentation de l’œuvre ‘Donna Fugata table piece’, dialogue avec Arnaud Maillet, p. 389-397. 2 ill.
_________________ - Contributeur
- Avec le soutien de l'université de Nantes, le laboratoire L'Antique, le Moderne - L'AMo, la ville de Nantes, le Conseil départemental de la Loire Atlantique, Le conseil régional des Pays de la Loire et la Société Générale de Nantes.
- Identifiant
- DOI : 10.4000/books.pur.38061
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Ressources liées
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